Sans-nom, IV - Au coin d'un feu de camp
Publié le 08 Oct 2023 par Lucas.
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Celle que j’étais autrefois a grandi dans un petit village perdu dans les environs d’Eauprofonde. Tu t’en doutais certainement, mais j’ai bien porté un nom autrefois. Toutefois, je n’y ai jamais vraiment été attaché, et puis… Certains disent que le nom dont nous affuble les mortels n’a aucune valeur. Seul importe celui qui nous lie à l’univers lui-même : Notre vrai nom. Enfin, je digresse.
Pour en revenir à la petite histoire. On m’a toujours dit que j’ai été une enfant sauvage, qu’on m’avait trouvé au milieu des bois. Je n’ai pas vraiment connu mes véritables parents, mais j’ai grandi dans un petit foyer aimant. Celui que je tenais pour mon père était un meunier. Celle que je tenais pour ma mère était une bergère. Des gens simples, sans ambition, mais bons commerçant. Je n’ai pas vraiment reçu d’éducation autre que quelques bribes de leur profession.
J’ai toujours été, à leur yeux, une enfant calme et solitaire, sans problème. La vérité est que j’étais en train de mourir intérieurement. Je me sentais là-bas enfermée, confinée. Un sentiment d’oppression me tordait le ventre chaque jour, et je révais d’ailleurs. Mes escapades oniriques me ramenenaient toujours à un seul et même lieu…
À l’occasion d’une grande foire à Eauprofonde. Une caravane marchande est partie du village, et je me suis joint à eux pour aider ma mère.
Un soir, lors d’une halte, je fus victime d’une terrible crise d’angoisse. Alors que je sortais de ma tente en pleine nuit, je vis au loin une étrange lueur. Le cœur battant, prêt à explosé, moi incapable de penser, je me suis mise à courir vers cette source de lumière, comme si j’allais y trouver mon salut.
Je ne découvris que la mort et la désolation. Les arbres brûlaient, et du sang avait coulé cette nuit : Celui de druides. Je ne le savais pas encore, mais les paysans du coin, œuvrant pour une sorte de coopérative agricole, avaient mis le feu à la forêt dans l’espoir d’en tirer des terres cultivables. Les druides, naturellement, s’étaient opposé à celà et avaient pris en chasse les incendiaires. Certains en sont mort. Les habitants furent pris d’une folie vengeresse, et en retour, avaient tout simplement exterminés le cercle druidique.
Choquée par cette découverte horrifique, j’émis un cri d’effroi qui couvrit largement le crépitement du bois brûlant, et je me suis effondrée dans les cendres encore ardentes.
Une voix, douce, féminine mais aux harmoniques graves et profondes, que je pensais avoir hallucinée, mais qui me semblait étrangement familière, m’a sorti de ma torpeur : « Réveille-toi, mon enfant. ».
À mon réveil, mon corps était couvert de plaies légères. L’incendie n’était plus.
Confuse, je me décidais à retourner vers le camp, pour ne trouver finalement que les traces du passage de la caravanes, datées déjà d’il y a plusieurs jours. Il semblait que la vie sauvage m’avait rappelée à elle. Je suis alors revenue sur mes pas, pour observer ce qui m’entouraît.
Les arbres de cette forêt étaient tous des peupliers, de taille et d’épaisseur variable. J’ai alors posé la main sur le tronc d’un de ces arbres majestueux.
Ce jour là, je n’ai pas tout de suite compris ce que je venais de faire. Par ce petit geste en apparence anodin, j’ai lié mon passé, mon présent, mon avenir, à ce que j’avais pris pour une forêt.
Je suis rentrée à la maison.